Autoportrait 

« Clown à plein temps depuis 1991,

j’ai cheminé nez rouge au vent

de création solo en lâché de clown urbain.

Un jour, sur un chemin serpentin,

j’ai vu venir vers moi une grande bonne femme.

Elle parlait toute seule. Mince alors, c’était moi !

Je n’ai pas eu l’idée de ralentir le pas.

On s’est ajusté tendrement l’une dans l’autre.

Un grand éclat de rire a fusé vers le ciel et

dans les étoiles une histoire était écrite.

Voila comment je suis devenue conteuse ! »

 

« Tout commença dès la Genèse quand Adam et Eve batifolaient sans penser à mal, entre biches et lions occupés à des massages réciproques. « Au Paradis, messieurs-dames, Adam et Eve qu’est-ce qu’ils font ? » Eh bien « Adam et Ève, ils ne le font paaas… »
Reste que lorsque Dieu entendit le « Ah Seigneur, je jouis ! » d’Eve, il ne fut guère content et plaf, expulsion, misère et calamités.
Que dire ? Sur le fond, Colette Migné est allée en bonne conteuse puiser la matière aux meilleures sources : traditions orales d’ici et d’ailleurs, grande littérature (et tant pis pour Maupassant, qui n’avait qu’à pas écrire ses Contes grivois), mémoire de sa Mémé tant aimée et, non le dernier et pas plus des moindres, ce coquin d’Henri Gougaud, à qui l’on doit entre autres un Livre des amours
Reste qu’on en rit comme une baleine, d’un rire diversement partagé entre les sexes selon l’histoire contée – en notant, mais sans se l’expliquer, que la gent féminine en rit plus que l’autre. Serait-ce par « orgueil » blessé que l’homme en rit plus jaune, puisqu’il se voit assez joliment daubé ? »Jacques-Olivier Badia