Ce mercredi 7 juin à la BAM aura lieu la présentation du livre de Jean Marc Royer, à paraître aux éditions Le Passager clandestin.
Cet ouvrage est le fruit de plusieurs années de recherche. Il s’ouvre sur une étude historique rigoureusement documentée des origines du nucléaire, le fameux « projet Manhattan » qui débouchera en août 1945, sur les bombardements d’Hiroshima et Nagasaki. La thèse centrale de l’auteur est que l’apparition du nucléaire, quasi concomitante d’Auschwitz-Birkenau, est le symptôme d’une rupture fondamentale dans l’histoire du capitalisme et de l’humanité. À partir de là, les complexes scientifiques, militaires et industriels sur lesquels elle repose ont en effet orienté de façon décisive les appareils d’État et les industries de l’après-guerre (General Electric, Monsanto, Standard Oil, Westinghouse Electric, Union Carbide…) vers une guerre généralisée au vivant.
Parallèlement, à la faveur de « situations de crises désastreuses » comme celle de Fukushima qu’elle instrumentalise aux dépens de la vie sur Terre, l’idéologie capitaliste s’emploie à rejeter hors du champ de la réflexion toute perspective éthique ou politique. L’auteur convie donc ses lecteurs à un sursaut de l’analyse critique. Il s’agit, sous peine de passer à côté de l’essentiel, d’historiciser et de politiser la mort contre son « érotisation » par les mythifications postmodernes ou transhumanistes. Et de préparer ainsi le démantèlement d’un imaginaire où se sont fossilisés « les secrets de famille de l’Occident capitaliste », secrets dont il est plus qu’urgent de lever le refoulement.
Jean-Marc Royer, ingénieur, diplômé de l’École nationale d’aviation civile et de l’Université en histoire, ancien syndicaliste CGT d’Orly, est notamment l’auteur de « La science, creuset de l’inhumanité. Décoloniser l’imaginaire occidental » (L’Harmattan, 2012), et d’une dizaine d’articles sur la catastrophe nucléaire de Fukushima.