En 1967, des militant.es révolutionnaires qui théorisent l’importance de la prise des armes dans les campagnes fomentent une révolte contre des propriétaires terriens, avec l’aide des paysans pauvres et de basse caste de la région. Le soulèvement prend place dans et autour du village de Naxalbari, les insurgé.es maos deviennent les « naxalites ». Durant des décennies, à mesure des compositions, décompositions et recompositions de leurs organisations, iels s’organisent en clandestinité dans les forêts du centre de l’Inde avec l’objectif de tenir tête à l’ « Etat bourgeois et féodal » mais aussi à son bras droit, l’industrie minière.
Face à cette résistance, l’Etat indien ne connaît qu’une réponse : l’approche sécuritaire. Sa plus grosse opération militaire est lancée en 2009, « Green Hunt » (traque verte), elle fait des dizaines de victimes. Mais les guérilleros continuent aujourd’hui de quadriller les zones forestières et tribales pour les protéger de l’avidité des compagnies, qui convoitent les richesses du sous-sol.
Que dire de cette lutte en 2018 ? Quelles espoirs et déceptions provoquent-elles en Inde ? En nous ? Quelles convergences avec les mouvements écologistes et féministes ? La répression aurait-elle confinée le mouvement à sa stratégie défensive ? Ou ne serait-ce pas plutôt l’absence de perspectives d’organisation émancipatrices ? Où situer les naxalites, face aux zapatistes et aux kurdes du Rojava ? C’est de tout cela que nous pourrons débattre ensemble, grâce à la projection de deux films sur le sujet.
Réécouter le débat :