Une banlieue d’Italie, « entre Cuba et Istanbul ». Un père et son fils cheminent.

Ils viennent de nulle part, vont on ne sait où. Sur leur route, ils rencontrent un corbeau beau parleur, obnubilé par les affres de ce monde et par leurs grands penseurs, Marx, Mao et Gandhi. L’oiseau choisit de les accompagner et, pour passer le temps, de leur raconter une histoire :

En 1200, François d’Assise prêche auprès des oiseaux. Il envoie ses frères par monts et vaux, poursuivre la tâche par lui initiée : apprendre l’amour et répandre la fraternité au sein du règne ailé. C’est ainsi que Frate Cicillo et Frate Ninetto partent en campagne. Mais comment parler aux oiseaux en ignorant tout de leur langage? Ils apprendront, des années durant, à entendre, imiter et bientôt piailler comme de vrais oiselets. Enfin un beau jour, les faucons les reconnaissent. Les moineaux à leur tour, succombent à leur prêche d’amour et de paix. Mais lorsque les faucons volent à la rencontre des moineaux, leur nature de prédateurs reprend le dessus, et ces derniers sont cruellement dévorés.
La vie est un long apprentissage, expliquera François à ses disciples traumatisés, et les échecs, aussi nombreux soient ils, ne demeurent jamais vains.

L’histoire terminée, rendus à leur errance, le corbeau et les deux voyageurs croisent une troupe de baladins dont ils s’entichent, s’ennuient, puis une jeune femme observant les hirondelles aux abords d’un champ.
Ils poursuivront leur chemin, infatigables, et mangeront le corbeau dont la compagnie est devenue insupportable.